Mon travailleur a le covid. Que faire ?

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Durant la crise du coronavirus, les employeurs devaient composer avec plusieurs mesures lorsqu’un de leurs travailleurs était positif au coronavirus, présentait des symptômes ou avait eu un contact à haut risque. La plupart de ces mesures ont depuis été levées. Faisons le point sur les obligations qui restent tout de même d’application si un de vos travailleurs contracte le covid.


Actuellement, il n’est question d’isolement ou de quarantaine que dans deux situations bien précises : si un travailleur signale qu'il est positif au coronavirus après un test PCR, un test antigénique ou un autotest, il doit se placer en isolement. Le résultat d'un autotest ne doit plus être confirmé par un test PCR. Si un travailleur présente des symptômes, il doit respecter une quarantaine. 

1. Infection par le coronavirus

Si le test est positif, le travailleur doit se placer en isolement et rester 7 jours minimum à la maison, à compter depuis l’apparition des symptômes. Il peut ensuite quitter son domicile après ces 7 jours, à condition qu'il n’ait plus eu de fièvre au cours des 3 derniers jours et que ses symptômes se soient cliniquement améliorés. Après cette période de 7 jours, le travailleur doit respecter des mesures préventives durant 3 jours : par exemple, porter un masque en intérieur et limiter ses contacts. Toute activité qui rend impossible le port du masque (comme manger en présence d’autres personnes) lui est également interdite durant cette période.

Les situations suivantes peuvent se produire :

  • Le travailleur est malade

Bien entendu, un travailleur malade ne doit plus venir travailler et doit rester chez lui. L’employeur devra alors lui verser le salaire garanti, à condition d’avoir été averti à temps de l’absence et d’avoir reçu un certificat médical.

  • Le travailleur est apte au travail et le télétravail est possible

Imaginons qu'un travailleur est infecté par le coronavirus, mais ne se sent pas malade et peut donc travailler. Ce travailleur devra néanmoins respecter les règles d'isolement et ne pourra donc pas venir physiquement sur son lieu de travail. Si sa fonction lui permet de télétravailler, il pourra travailler de chez lui et sera donc payé normalement.

  • Le travailleur est apte au travail, mais le télétravail est impossible

Si le travailleur ne peut vraiment pas télétravailler, l’employeur peut introduire une demande de chômage temporaire pour force majeure, selon la procédure normale. Dans ce cas de figure, les conditions suivantes doivent être remplies :

  • le travailleur ne peut pas télétravailler;
  • le travailleur n’est pas malade;
  • la période d'isolement est couverte par un certificat d'isolement qui précise que le travailleur est apte au travail, mais ne peut pas quitter son domicile, car il a contracté le coronavirus ou qui présente éventuellement des symptômes pouvant indiquer une contamination. Le certificat est disponible via ce lien;
  • La période se limite à 7 jours (à condition que le travailleur n’ait pas eu de fièvre durant les trois derniers jours et ne présente plus de symptômes).

Pour plus de détails sur la procédure à suivre pour introduire une demande de chômage temporaire pour force majeure, consultez le site de l’ONEM.

2. Suspicion de contamination

Les travailleurs qui ont été exposés au virus suite à un contact à risque avec une personne infectée, mais qui ne montrent pas de symptômes ne doivent plus respecter de quarantaine. Ils peuvent donc venir travailler. Ils doivent néanmoins attacher une importance particulière aux règles d’hygiène de base et tenter de limiter au maximum leurs contacts. Si un membre du ménage du travailleur est contaminé, il est recommandé au travailleur de porter un masque lors de tout contact avec des personnes extérieures au ménage, et ce, durant une période de 7 jours. Si c’est impossible (par exemple, durant les repas), le travailleur doit en principe effectuer un autotest tous les jours. Si le résultat est positif, le travailleur doit se placer en isolement et ce qui est détaillé au point 1 sera d’application.

Un travailleur qui présente des symptômes, mais qui n’a pas encore le résultat du test doit se placer préventivement en quarantaine en attente du résultat. Un résultat négatif lèvera la quarantaine et le travailleur pourra revenir. Durant la quarantaine, les trois cas de figure décrits au point 1 s’appliqueront. Si un travailleur présent sur le lieu de travail présente des symptômes, l’employeur ne peut que lui conseiller de voir un médecin. Ce dernier décidera de la suite et s'il est pertinent de tester le travailleur. L’employeur ne peut pas tester lui-même un travailleur, ni le renvoyer chez lui tant qu'il n’est question que d’une suspicion de contamination. 

3. L’employeur est lui-même contaminé

Si un employeur - personne physique attrape le coronavirus et ne peut plus occuper ses travailleurs, ces derniers peuvent être mis en chômage temporaire pour force majeure.

Ce sera par exemple le cas dans le cadre d'un PVB (budget d’aide à la personne uniquement en Flandre) où l’employeur est une personne porteuse d’un handicap et rémunère le travailleur avec le budget alloué pour l’assister au quotidien. Lorsque, dans cette situation, l’employeur-personne physique attrape le covid, le travailleur ne pourra plus effectuer les tâches prévues et pourra, par conséquent, être mis en chômage temporaire pour force majeure, selon la procédure normale.